Par son histoire, la culture brésilienne s’est forgée en prenant des éléments de différentes cultures du monde et en les réinterprétant à sa manière. Nous avons interviewé Isabel Duarte et Camélia Branca Prado de l’association Arte N’Ativa à Bruxelles, pour en savoir un peu plus sur la culture brésilienne et sur la communauté brésilienne de Bruxelles.
Arte N’Ativa a officiellement était créée en 2011 à la suite du Festival International des Arts Europalia – année du Brésil en Belgique. « L’association est née de ce désir de mettre en évidence la culture brésilienne et de la partager avec le reste de la société. C’est l’idée que par le biais de la culture, on peut créer du lien social et donc utiliser la culture comme instrument d’intégration sociale. Tous nos projets et activités ont ce fil conducteur. », explique Isabel.
Ainsi, l’association propose une multitude d’activités aussi bien pour la communauté brésilienne que pour les autres européens.
« On organise des Roda, (des cercles) de Samba, de Chorinho, de Forró, de Bossa Nova et de Jazz brésilien tous les mois, et les répétions générales sont ouvertes au public tous les mardi soir». Les rythmes brésiliens sont de manière générale le résultat du mélange des peuples et des cultures, avec des influences de rythmes africains, comme la Samba, ou encore l’apport d’instruments européens comme l’accordéon.
Parmi ces rythmes, la Bossa Nova s’est fortement développée en Europe. Ce style musical est né à Rio de Janeiro, à la fin des années 1950, par rejet de la musique populaire traditionnelle de petits groupes d’étudiants. Les musiciens Joao Gilberto, Antonio Carlos Jobim et Vinicius de Moraes sont souvent considérés comme les pères fondateurs du mouvement.
En Europe, le courant s’établit avec des artistes comme Henri Salvador. Aujourd’hui, la tradition européenne continue avec par exemple le groupe Bossa Flor, qui reprend des standards brésiliens en mêlant les versions originales avec des versions françaises, anglaises et italiennes.
En plus de la musique, l’Europe a adopté une autre tradition brésilienne : la Capoeira. «C’est un art martial afro-brésilien qui puise ses racines dans les méthodes de combat et les danses des esclaves. On utilise beaucoup les pieds car les mains des esclaves étaient enchaînées et il se pratique avec un accompagnement musical », raconte Isabel.
Arte N’Ativa propose également des cours de Capoeira ainsi que d’autres ateliers tels que le cercle de parole. Selon Camélia, la thérapeute communautaire de l’association, «ce cercle est une thérapie communautaire, principalement pour les personnes défavorisées qui ont immigré pour des raisons économiques ou à cause des inégalités. On essaye de les faire sortir de leur isolement communautaire pour éviter les phénomènes de ghettoïsation et permettre une bonne intégration sociale. »Ce projet social a été créé au Brésil, il y a 15 ans, en tant que politique de santé à partir d’un mouvement de cohésion et d’intégration sociale basé sur l’écoute des souffrances des gens dues à toutes sortes d’exclusion.
« Je suis dentiste et j’ai eu du mal à m’insérer professionnellement en Europe car ici c’est le parcours du combattant pour obtenir les équivalences. Donc j’ai trouvé d’autres moyens pour m’intégrer, comme la culture. Les gens sont curieux quand je leur dit que je suis brésilienne, c’est un élément d’attractivité et on peut commencer toute une conversation. », raconte Camélia.
L’association espère bientôt développer, en partenariat avec le Consulat du Brésil, un programme éducatif destiné aux enfants nés de couples mixtes.
Arte N’Ativa sera présent au Cultures United Festival de UNITEE et représentera le Brésil avec une démonstration de Capoeira et une prestation Bossa Nova par Bossa Flor.
Pour plus d’informations sur la communauté brésilienne de Bruxelles et les activités de l’association cliquez ici.