Vous cherchez plus d’informations et de conseils sur la façon de faire des affaires au Burkina Faso? Lisez notre interview avec Monsieur Dieudonné KERE, Chargé d’Affaires à l’Ambassade du Burkina Faso à Bruxelles et découvrez un marché prometteur!
Burkina Faso en bref
Capitale : Ouagadougou
Population : 18,45 millions d’habitants (Estimation 2015)
Pays frontaliers : Benin, Côte d’Ivoire, Ghana, Mali, Niger, Togo.
Langue officielle : Français
PIB/habitant : 684 USD
Taux de croissance économique : 4,5% (2014)
Monnaie : Franc CFA (XOF)
Interview
Quel regard les hommes d’affaires et plus particulièrement les investisseurs européens doivent-ils avoir sur la situation sociale et politique actuelle du Burkina Faso ?
Le Burkina Faso, « pays des hommes intègres », est un pays francophone situé au cœur de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). En rappel, la CEDEAO est un espace économique intégré de plus de 300 millions de consommateurs.
Depuis le référendum constitutionnel du 11 juin 1991, le pays s’est résolument engagé sur la voie de la démocratie et la construction d’un espace d’expression libre et plurielle avec à la clé la multiplication des partis politiques d’obédiences diverses et d’organisations de la société civile.
Comme toute jeune démocratie, le Burkina Faso a dû faire face à quelques crises socio-politiques d’ampleurs variées qu’il a cependant pu juguler grâce à l’esprit de dialogue, de concertation et de tolérance qui caractérise le peuple burkinabè.
Le Burkina Faso a affiché pendant plus de deux décennies une certaine stabilité politique et institutionnelle dans une sous-région ouest-africaine pourtant objet de vives tensions. Cette stabilité lui a d’ailleurs permis de jouer un rôle important dans la résolution de crises survenues dans certains pays d’Afrique de l’Ouest par la médiation et l’exhortation à la concertation.
Malgré la récente crise survenue au sujet de la réforme constitutionnelle projetée par le régime d’alors, le Burkina Faso offre le visage d’une terre stable et ouverte sur le reste du monde.
L’éveil croissant des consciences constitue un élément de pression supplémentaire sur les autorités politiques surtout celles qui seront issues des élections prévues dans le cadre de la transition politique amorcée après l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2015 et la chute du régime.
Le Burkina Faso montre aujourd’hui le visage d’une Afrique décidée à avancer vers plus de démocratie, vers une meilleure gouvernance politique et économique.
Quels sont les secteurs économiques burkinabè qui offrent actuellement le plus d’opportunités aux exportateurs européens ?
Depuis les réformes politiques et économiques au début des années 90, le Burkina Faso a mis en place des incitants et des dispositifs pour encourager l’initiative privée considérée à juste titre comme le principal moteur de la croissance économique.
Concrètement le climat des affaires a été progressivement amélioré pour attirer l’investissement privé dans les secteurs à fort potentiel. En tant que pays fortement agricole, le Burkina Faso offre de réelles opportunités dans l’agro-business. En effet, près de 2/3 des terres arables sont encore disponibles pour une exploitation moderne pendant que le pays importe une part importante des aliments de base tels que le riz, la farine de blé, l’huile, le lait, etc. Ainsi, le potentiel de développement de l’agro-industrie reste certain pour la transformation de matières premières locales non seulement pour le marché national mais aussi pour le marché sous-régional.
Un des secteurs qui a pris de l’ampleur ces dernières années est sans conteste celui des mines. En effet, depuis 2009, l’or a surclassé les produits agricoles et est devenu la première source de recettes d’exportation du pays. En 2014, la production d’or a atteint 36,5 tonnes. Le développement du secteur minier induit le développement d’une offre locale de biens et services miniers.
En termes d’opportunités d’affaires, le pays a un grand potentiel dans divers autres secteurs. Le secteur des télécommunications est par exemple en pleine croissance depuis sa libéralisation. Il en est de même pour la demande en équipements et services informatique.
A l’instar d’autres pays de la sous-région, le déficit énergétique va croissant, créant ainsi une grande opportunité pour les solutions alternatives en matière de production à savoir le solaire photovoltaïque.
Le secteur des banques et assurances n’est pas en reste et fait face à une demande croissante de nouveaux produits pour accompagner le développement des PME.
Quels sont certains des défis que les PME européennes y rencontrent ? Comment peuvent-elles les surmonter ?
Le Burkina Faso est un pays francophone bien que certains partenaires locaux parlent l’anglais. Il peut donc s’avérer assez compliqué de remplir certaines formalités administratives, établir des relations d’affaires lorsque l’on ne parle ni le français ni l’anglais. Par ailleurs, l’étroitesse du tissu économique n’offre pas de possibilités illimitées en termes de choix du partenaire d’affaires. Pour y faire face il est nécessaire d’établir des liens solides avec des partenaires locaux qui pourraient servir de guide lors de la prospection et éventuellement la réalisation des investissements.
Quels conseils avez-vous pour les PMEs européennes cherchant à investir ou à faire affaires au Burkina Faso ? Quelle serait la première recommandation que vous leur ferez ?
Il n y a pas de complexités particulières dans la pratique des affaires au Burkina Faso étant donné que nous faisons partie d’un espace où le droit des affaires est harmonisé avec notamment l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) qui regroupe 17 pays africains. Par ailleurs, les réformes engagées depuis le début des années 1990 ont fortement assaini le climat des affaires.
Les PME qui souhaitent investir au Burkina Faso devraient se donner le temps et les moyens de bien connaitre l’environnement économique local ainsi que l’interaction entre les différents réseaux. Elles devraient surtout établir des relations avec les institutions d’appui au secteur privé comme la Chambre de commerce et d’industrie. Ces structures sont très utiles dans la fourniture des informations économiques sectorielles et disposent d’une connaissance assez fine des partenaires potentiels sur le terrain. Mais comme je le disais plus haut l’un des principaux défis pour ceux qui souhaitent investir dans notre pays reste le choix du bon partenaire d’affaires. Il est primordial d’avoir un partenaire local qui connaisse assez bien le secteur dans lequel l’investissement est projeté en termes de normes, de règlementations et qui soit intégré dans des réseaux d’affaires. Cela me semble être la condition pour marquer une présence viable et durable sur notre marché.
Avez-vous des conseils sur comment faire des affaires avec les hommes d’affaires burkinabè ?
Les burkinabè sont des gens simples et très ouverts surtout vis-à-vis des étrangers. Cependant vous ne saurez certainement pas à première vue toute l’étendue de leurs capacités. Il est important d’avoir de « parrains locaux » qui facilitent l’entrée en relation d’affaire le temps de construire la confiance nécessaire aux relations de long terme. C’est ainsi que les relations personnelles peuvent se révéler très utiles.
DIX BONNES RAISONS D’INVESTIR AU BURKINA FASO
Une gouvernance politique et économique en refondation
Un contexte macro-économique stable et durablement assaini
Une économie ouverte sur l’extérieur
Un cadre législatif et réglementaire propice
Une zone de stabilité monétaire librement convertible avec une parité fixe par rapport à l’euro
Une population jeune et dynamique
Une position géographique centrale au cœur de la CEDEAO donnant accès à un marché 300 millions
Un environnement juridique et judiciaire porteur, un droit des affaires harmonisé (OHADA)
Un réseau routier international de bon niveau faisant du Burkina un carrefour des échanges des pays de l’UEMOA et de la CEDEAO
Des potentialités économiques énormes dans les domaines de l’agriculture, des mines, de l’industrie, du tourisme et des services.