Créer son entreprise et devenir son propre patron, c’est un rêve partagé par de nombreux Européens, jeunes et moins jeunes.
C’était également le cas d’Ümit Sahin et d’Erkan Ersoy, deux jeunes entrepreneurs qui ont fondé Denodia, une agence de communication, en 2006.
L’un a fait des études en infographie. L’autre est diplômé en marketing et en commerce. Ils ont 35 ans et ont monté leur première entreprise, séparément, dès la sortie de leurs études. Tous deux sont également issus d’une famille d’entrepreneurs :
« Les parents d’Erkan travaillaient dans le secteur des meubles et dans le transport de personnes. Pour ma part, j’ai grandi dans une épicerie. Financièrement, on s’est débrouillé tout seul. Mais sans le soutien de la famille et de l’entourage, on ne pourrait pas en être là aujourd’hui. »
Leur chemin se sont croisés alors qu’ils travaillaient sur les mêmes projets, dans le même bâtiment. Ils ont alors décidé de fusionner pour créer Denodia, dont le nom correspond aux mots Design, Technologie et Media.
Il s’agit des trois secteurs dans lesquels ils opèrent, avec en particulier, des activités liées au Marketing design, à la conception image et au Web design. Ils possèdent donc des compétences transversales qui leur permettent de non seulement proposer plusieurs services à un même client, mais également de garantir une homogénéité dans les produits.
Par exemple, pour un client qui a ouvert un magasin de vêtements et accessoires pour les mariages, Denodia s’est occupé de l’étude de marché, du nom, du logo, de la charte graphique et a donné des idées dans la décoration au niveau de l’architecture du showroom.
Les deux entrepreneurs se sont d’abord appuyés sur un marché de niche : des professionnels belges d’origine turque, qui constitue encore 70% de la clientèle. Mais il a fallu être persévérant pour les convaincre de l’importance de l’image aujourd’hui :
« En Belgique, nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir dans ce domaine. Les entreprises, jusqu’il y a encore très peu de temps, ont eu du mal à voir l’intérêt d’être présent sur le web. Pour les convaincre, ça a pris beaucoup de temps. Nous avons dû commencer avec des tarifs extrêmement bas, mais nous sommes arrivés à un beau niveau aujourd’hui avec plusieurs centaines de clients. »
Et ils ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin, car c’est aussi l’ambition qui a nourri leur désir de devenir entrepreneur :
« On voit gros, on a faim. On veut être grand dans le secteur, d’un point de vue business. Le meilleur moyen d’atteindre ces objectifs, c’est de fonder son entreprise. »
Mais ils admettent aussi que créer et faire vivre une entreprise n’est pas chose aisée.
« Etre entrepreneur, jeune ou pas jeune, c’est toujours difficile, surtout aujourd’hui, quand on voit le nombre d’entreprises qui se créent et le nombre qui tombent en faillite. On vit vraiment au jour le jour. »
Quels conseils donnent-ils alors aux jeunes qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat ?
« Il faut être ambitieux dans la vie, surtout quand on est jeune. Se lancer dans l’entrepreneuriat à 45 ans, c’est pas pareil. On prend moins de risques, on est beaucoup plus responsable et ce n’est pas toujours bon pour le business. Pour arriver quelque part, il faut savoir prendre des risques. Mais pas à l’aveugle non plus. Il faut faire une bonne étude de marché, regarder la concurrence, bien calculer tous les frais. Etc. »
Ce qui est sûr, c’est qu’ils ont trouvé un bon moyen de lutter contre « la phobie d’aller au travail » : en créant une ambiance home office, c’est-à-dire « comme chez soi ». En témoigne la présence d’un grand canapé d’angle, d’un écran plat et d’une table de billard !
Rien de mieux qu’une décoration confortable et apaisante pour inspirer ces jeunes créateurs !